Sortie en 1994, Grace est un album poétique, mélancolique à l’antipode de la tendance grunge de l’époque. Au départ confidentiel, l’opus va très vite devenir incontournable grâce au bouche à oreille.
Etre sensible n’a rien à voir avec être une mauviette. C’est simplement un état de conscience si douloureux qu’une puce se posant sur un chien fait l’effet d’un bang supersonique. – Jeff Buckley –
Jeff Buckley est avant tout un auteur qui parsème de sa plume des mots qui font sens. Difficile de ne pas penser à la mort tragique de Jeff lorsque l’on écoute le dernier couplet de la chanson Grace. Un morceau prémonitoire pour une chanson magnifique.
And I feel them drown my name
So easy to know and forget with this kiss
I’m not afraid to go but it goes so slow
Vidéo Grace – Jeff Buckley
[prive]Prémonition toujours avec la chanson Last Goodbye, qui aborde la perte d’un être cher et la douleur de lui dire au-revoir pour la dernière fois.
Vidéo Last Goodbye – Jeff Buckley
Quant à la chanson Mojo Pin, elle rappelle quelque peu le titre Astral Weeks de Van Morrison. Une interprétation toute en légèreté, une mélodie apaisante, voire planante pour une chanson tout bonnement sublime !
Vidéo Mojo Pin – Jeff Buckley
Mais Jeff Buckley c’est aussi une voix aux octaves multiples, qui lui permet de reprendre à son compte n’importe quel titre, qu’il soit jazz, rock ou folk. Et justement, c’est une reprise qui deviendra son plus grand succès : Hallelujah de Léonard Cohen. Pour Jeff, il ne fait aucun doute qu’Hallelujah parle en réalité de l’orgasme :
“Le Hallelujah ne s’adresse pas à un dieu, une idole ou une personne qu’on vénérerait, c‘est celui de l’orgasme”. – Jeff Buckley –
Vidéo Hallelujah – Jeff Buckley
Par la suite, Jeff avait fait part de sa volonté de ne plus interpréter les chansons des autres, pour se concentrer uniquement sur ses propres compositions. Malheureusement, alors qu’il travaillait sur son deuxième album studio, Jeff décédera tragiquement – en juin 97 – des suites d’une noyade. On retrouvera son corps quelques jours après que son ami ait signalé sa disparition.
Et c’est avec un seul et unique album studio à son actif que Jeff Buckley réussira l’exploit de marquer de son empreinte les années 90.
Anecdote(s) de Papi Zic :
- En 2008, grâce à American Idol, la version Hallelujah de Jeff Buckley va connaître un regain de popularité. La chanson se classera même en première place des hits anglais.
- Le père de Jeff, Tim Buckley fût lui aussi un chanteur célèbre en son temps. Et tout comme son fils, il connaîtra une fin tragique, et mourut subitement d’une overdose à l’âge de 28 ans.
Vidéo Hallelujah – Leonard Cohen
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