Don Henley, emblème du groupe Eagles, a lancé une action en justice à New York contre trois collectionneurs passionnés. L’enjeu ? La récupération des manuscrits originaux de l’album culte « Hotel California », joyau musical de l’année 1976.
Quand la confiance se mue en trahison : le biographe déloyal
Cette affaire trouve ses racines dans les années 70, période durant laquelle les Eagles confièrent leurs précieux carnets de notes à Ed Sanders, un auteur chargé de rédiger leur biographie. Cependant, cette confiance fut trahie lorsque Sanders choisit de ne pas rendre ces documents. Pire encore, il les vend à Glenn Horowitz, un marchand d’art réputé et l’un des accusés dans cette affaire. Horowitz, à son tour, les revendit à Craig Inciardi et Edward Kosinski, les deux autres individus impliqués.
Un périple à travers le temps et l’espace
Les manuscrits, évanouis dans le temps, réapparaissent sur le marché des collectionneurs plusieurs décennies plus tard, certains étant même proposés sur Internet. Henley est alors contraint de racheter ces morceaux de l’histoire des Eagles pour 8 500 dollars, un acte qu’il qualifie d’extorsion, soulignant l’absurdité de devoir payer pour récupérer ce qui lui appartient de droit.
«Elles n’étaient pas destinées à être vues. (…) Je ne les montrerai toujours pas aujourd’hui»
– Propos de Don Henley, membre des Eagles, au tribunal
Hotel California : la lutte pour les droits s’intensifie
L’affaire prend de l’ampleur lorsque d’autres pages manuscrites, en particulier celles de la chanson « Hotel California », font surface lors de ventes aux enchères. Henley décide alors de faire appel à la justice.
Vidéo Hotel California des Eagles
Du biographe aux collectionneurs : un réseau complexe
Face à lui, trois collectionneurs se retrouvent sur le banc des accusés, se défendant de toute malversation. Ils soutiennent avoir acquis ces manuscrits de manière légale, affirmant ignorer que ces derniers avaient été obtenus de manière illicite.
«Bien qu’ils savaient que les documents étaient volés, ils (les trois collectionneurs) ont tenté de vendre les manuscrits, ont fabriqué de faux documents de provenance et ont menti aux maisons de vente aux enchères, à des acheteurs potentiels et aux forces de l’ordre sur l’origine des documents»
– Plaidoirie du procureur Alvin Bragg
Le procès de Don Henley contre ces collectionneurs ne se limite pas à une simple affaire de restitution de biens ; il met en exergue les problématiques liées aux droits d’auteur, à la légitimité de la possession d’œuvres d’art et de documents historiques, et à la fine ligne entre la passion pour la collection et l’appropriation illégitime.