The Velvet Underground And Nico

The Velvet Underground & Nico. L’album à la banane culte.

Derrière ce nom se cache le groupe de Lou Reed et John Cale – The Velvet Underground – leur manager Andy Warhol et sa muse Nico. Un mélange étonnant pour un opus qui l’est tout autant. Un véritable ovni, un objet expérimental qui va influencer un grand nombre de groupes. Et pourtant lorsqu’il sort en 1967, il se vend à quelques pauvres milliers d’exemplaires. La cause ? Le boycott des médias qui le bannit des ondes. Pour quelle raison ? Lou Reed et ses copains y parlent ouvertement de sexe et de drogues dans une amoralité désarmante. Un première dans l’histoire du rock !

Wainting For The Man raconte les péripéties d’un junkie qui attend son dealer dans les bas-fonds new-yorkais. Quant à la chanson Heroin, elle est une sorte de retranscription musicale d’un trip.

Vidéo HeroinThe Velvet Underground And Nico

[prive]Côté sexe, on peut citer la chanson Venus In Furs qui est une immersion dans l’univers sadomasochiste.

Vidéo Venus In FursThe Velvet Underground And Nico

Difficile pour les médias d’en faire la promo, tant il est à contre-courant de la morale des années 60, et sa noirceur est à l’antipode du mouvement « flower power » de l’époque. Bref un opus qui choque son temps. Pourtant, The Velvet Underground And Nico possède son lot de titres conventionnels. On peut citer les chansons Sunday Morning où l’on se laisse volontiers bercer par la voix de Lou Reed et la musicalité de cette petite boite à musique, ou bien Femme Fatale interprétée cette fois-ci par la chanteuse Nico.

Vidéo Sunday MorningThe Velvet Underground And Nico

Vidéo Femme FataleThe Velvet Underground And Nico

https://www.youtube.com/watch?v=7mXPIuNc_vk

Et puis les médias y ont vu là une mystification d’Andy Warhol. Pour le papa du pop art, The Velvet Underground est une de ses oeuvres, un pure produit de la Factory*. C’est lui qui imposera le mannequin allemand Nico au groupe. Ajouter à cela une pochette dont la couv’ ne mentionne nulle part le nom du Velvet Underground, mais une banane griffée de son nom. Warhol dira par la suite :

“Tout le monde sait qui je suis, alors que personne n’a entendu parler de Velvet Underground”.

Par la suite, Lou Reed et ses copains cesseront toute collaboration avec Nico et Warhol, et verront au fil des années leur album devenir l’un des plus grands classiques du rock.

(*) La Factory est le nom de l’atelier new-yorkais de Warhol

Anecdote(s) de Papi Zic :

  • A sa sortie, The Velvet Underground & Nico s’est vendu à quelques milliers d’exemplaires, ce qui fait de la première édition une pièce de collection. Ayant influencé un bon nombre de groupe de rock, une légende urbaine veut que tous ceux qui l’ont acheté à l’époque ont fondé un groupe le lendemain.
  • La pochette est l’une des plus cultes de l’histoire. On y voit une banane autocollante, qui une fois décollée montre une banane rose, à l’aspect phallique. On peut y lire « Peel slowly and see », c’est à dire «pelez lentement et vous verrez».
    Vinyle The Velvet Underground And Nico
  • Une folle rumeur affirme que la colle utilisée pour l’autocollant de la banane contiendrait du LSD.
  • C’est la maison de disques Verve qui a payé la facture de la fabrication très coûteuse de la pochette. Le label pensait que le seul nom de Warhol suffirait à booster les ventes. Malheureusement pou eux, ce ne fut pas le cas !
  • Au dos de la pochette, on pouvait y voir le groupe sur scène avec le visage de l’acteur Eric Emerson projeté en fond. Ce dernier menaça de les poursuivre en justice pour avoir utilisé son image sans autorisation. Bien entendu, l’acteur y voyait là un moyen de récupérer de l’argent. Le label décida alors de ne pas céder et rappela les albums déjà imprimés pour y coller un grand autocollant noir, histoire de couvrir l’image d’Emerson.Par la suite, on remplaça la tête de l’acteur par celle de Lou Reed.
    Vinyle The Velvet Underground And Nico
  • Lou Reed était contre la participation de Nico sur l’album. Face à l’insistance de Warhol, il la laissa chanter 3 morceaux.
  • En 2012, Lou Reed et John Cale ont intenté un procès contre la fondation Warhol pour l’utilisation à tout va de la fameuse banane sur des produits dérivés. La fondation détenant les droits d’image, le groupe vit sa plainte rejetée.

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