Beatles - Jesus

Les Beatles ont suscités tout au long de leur carrière, et même bien après la séparation du groupe, une ferveur et un engouement sans précédent. Ils avaient atteint un tel degré de célébrité que la moindre de leurs déclarations étaient répétée, acclamée ou au contraire critiquée par le monde entier.

C’est ainsi qu’est née la polémique suite à des propos tenus par John Lennon sur Jésus-Christ, en 1966. Tout est parti d’une interview menée par une journaliste britannique, Maureen Cleave, lors de laquelle Lennon s’est exprimé sur le déclin que subissait la religion, et plus particulièrement le christianisme, à cette époque. Il a ainsi déclaré:

“Aujourd’hui nous sommes plus populaires que Jésus.”

Ces propos sont passés totalement inaperçus en Angleterre, mais il ne fallait pas compter là-dessus aux Etats-Unis, pays du conservatisme à l’état pur. Tout s’enchaîne alors à une vitesse stupéfiante : après la parution de l’interview aux States, une radio de l’Alabama décide de boycotter les chansons du groupe, suivie bientôt par de nombreuses autres stations.

Puis c’est l’escalade: l’Afrique du Sud interdit la vente des albums des Beatles, tandis que les vinyles sont brûlés dans de grands bûchers dans les Etats américains les plus conservateurs. Même le Vatican finit par s’en mêler, en déclarant dans son journal officiel :

“Certaines choses ne doivent pas être profanées, même dans le monde des beatniks.”

Les trois autres Beatles ont toujours affichés leur soutien à Lennon durant cette période difficile. George Harrison déclara avec humour :

“Il faut bien qu’ils achètent nos disques avant de les brûler!”

John Lennon sera malgré tout contraint de faire des excuses publiques lors d’une conférence de presse :

« Je suppose que si j’avais dit que la télévision est plus populaire que le Christ, je m’en serais tiré sans dommages. Je ne suis pas anti-Dieu, anti-Christ ou anti-religion. Je n’étais pas en train de taper dessus ou de la déprécier. J’exposais juste un fait, et c’est plus vrai pour l’Angleterre qu’ici aux États-Unis. Je ne dis pas que nous sommes meilleurs, ou plus grands, je ne nous compare pas à Jésus-Christ en tant que personne, ou à Dieu en tant qu’entité ou quoi qu’il soit. J’ai juste dit ce que j’ai dit et j’ai eu tort. Ou cela a été pris à tort. Je suis désolé d’avoir ouvert ma gueule. »

Mais ces excuses n’empêchent pas les menaces envers le groupe de se succéder, notamment de la part du Ku Klux Klan.

« Une nuit, pendant un concert quelque part dans le Sud, quelqu’un a lancé un pétard sur la scène. On avait menacé de nous abattre, le Klan brûlait les disques des Beatles à l’extérieur et un tas de mômes aux cheveux en brosse se ralliaient à lui. Quelqu’un a lancé un pétard et on s’est tous regardés parce que chacun de nous a cru qu’un des autres s’était fait tirer dessus. Une ambiance épouvantable ! »

Cette expérience marquera profondément les Beatles, qui décidèrent la même année de ne plus se produire en concerts pour se consacrer exclusivement à l’enregistrement en studio. Plus tard, John Lennon abordera à demi-mot cette polémique dans deux de ses titres :

Vidéo The BeatlesThe Ballad Of John And Yoko

Vidéo John LennonGod

https://www.youtube.com/watch?v=nZ5PQppudHc

Anecdote(s) de Papi Zic :

  • Les Beatles sont les tout premiers artistes de rock à recevoir des menaces de mort.