Mathilde - The Voice
Mathilde - Je Les Aime Tous

Artiste : Mathilde
Actu’ : Le premier album de Mathilde « Je Les Aime Tous » est désormais disponible !

Mathilde est issue de la scène jazz, et a écumé les clubs et les festivals avant de se retrouver sur la scène des auditions à l’aveugle de la quatrième saison de The Voice. Elle subjugue les quatre coachs qui se retournent tous pour elle, et sera l’objet d’une véritable bataille ! Ayant choisie Zazie, elle sera ensuite repêchée par Jenifer à l’issue des battles, pour retourner chez sa première coach à l’issue des épreuves ultimes ! Un parcours atypiques pour une grande voix, qui nous offre des reprises émouvantes des plus grandes chansons françaises, ainsi que des titres inédits dans son premier album « Je Les Aime Tous ».

Cet album est un mix entre des reprises de grands classiques français et de nouvelles compositions. Pourquoi ce mélange : est-ce parce que les fans qui t’ont suivi depuis The Voice te réclamaient la chanson de Barbara ou parce qu’il te manquait des titres pour boucler l’album ?

Pour moi, c’était important de me présenter à mes fans dans toute ma diversité, c’est à dire quelqu’un qui va à la fois proposer son propre univers mais aussi savoir rendre hommage aux grands de la chanson, Gainsbourg, Piaf, Barbara, que je reprends sur le disque, mais aussi Brel, Aznavour, Ferré, que je reprends en live. C’est grâce à leur influence, leur inspiration, que je veux écrire et composer mes propres chansons aujourd’hui. Et proposer mes propres versions de leurs oeuvres, c’est une manière de leur dire toute mon admiration, de leur dire merci, mais surtout de montrer à mes fans d’où je viens artistiquement. Les compos, elles, leur montrent où je vais.

Une de tes propres chansons que nous adorons ici et que nous conseillons vivement est « Sais-tu ? (Je t’attend) ». Un thème proche de celui de la chanson de Barbara qui t’a révélée au grand public. Est-ce une manière pour toi d’avoir ta propre version de cette chanson ?

C’est une chanson que mon pianiste et complice d’écriture Alexis Pivot a écrite pour moi quand on a commencé à travailler ensemble pour l’album. Mais je trouve le sujet de la chanson sensiblement différent de “Dis Quand Reviendras Tu » (cliquez-ici pour découvrir la version de Mathilde), qui elle parle d’amours dont on attend le retour. “Sais-tu ?”, elle, parle de l’amour dont on attend l’arrivée, l’amour qu’on a jamais connu, la première rencontre…

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la genèse de cette chanson ? Tu as donc fait appel au pianiste / compositeur Alexis Pivot. Comment s’est passée votre collaboration ?
J’ai rencontré Alexis à un concert du chanteur et batteur de jazz Clément Brajtman qu’il accompagnait ce soir là. J’ai été tellement éblouie par son jeu de piano que j’étais très intimidée et ne lui ai pas tout de suite adressé la parole ! Puis il est arrivé qu’un jour on jamme ensemble comme on le fait si souvent dans le jazz, et c’était magique. Comme un coup de foudre, mais musical. Peu après, j’ai appris qu’il écrivait aussi des chansons, et j’ai découvert que nos univers et influences étaient assez similaire et complémentaires. Je lui ai proposé de m’aider à finir quelque chansons sur lesquelles, honnêtement, je galerais ! Haha ! Et puis il m’en a proposé à lui, comme “Sais-tu ?”, ou encore “Les Volcans Endormis” dont il m’a amené un début et qu’on a terminé ensemble. Alexis, c’est quelqu’un qui a complètement bouleversé ma vie d’auteur-compositeur. Avant lui, je ne savais pas vraiment si j’étais capable d’écrire en Français, mais à travers notre collaboration, j’éclos peu à peu et je sais que c’est véritablement grâce à lui. Il fait partie de mes plus belles rencontres musicales à ce jour, et d’ailleurs on est déjà en train de composer pour le deuxième album.

Sais-tu ? (Je t’attends)Mathilde

Dans cet album il y a aussi tes propres textes comme pour le premier single de l’album « Je Les Aime Tous ». En plus d’avoir une belle voix, tu mets aussi en avant ta plume. Est-ce un registre que tu souhaites développer un peu plus dans tes prochains albums ?
Tout à fait ! Je pense d’ailleurs que les prochains albums comporteront plus de chansons originales que de reprises désormais. Je pense que le rôle de l’artiste c’est bien sûr de rendre hommage à ses pairs, et comme on l’a vu je l’ai fait dans ce premier album, mais le rôle de l’artiste c’est aussi de montrer sa propre vision du monde, ce qu’il trouve beau, ou triste, ou difficile, ou revolant, et en parler, le montrer de manière universelle pour toucher les gens, partager des émotions, changer le monde. Le monde que je regarde beaucoup étant très contemplative de nature, et il y a beaucoup, beaucoup de choses à en dire… Ça m’inspire déjà de nouveaux textes !

Autre point qui saute aux yeux, c’est l’arrangement très jazzy de l’album. Peux-tu nous raconter d’où te vient cet amour du jazz ? Une influence de Nougaro peut-être ?
J’ai toujours aimé le jazz, plus particulièrement le swing, et ça me vient sûrement de ma culture cinéma, puisque petite j’étais toujours collée devant des comédies musicales américaines avec Fred Astaire ou Gene Kelly, où ça tapait des claquettes sur du big band. Avant de faire The Voice, j’évoluais sur la scène jazz parisienne, et pas par hasard. Le jazz est une musique pointue, exigeante, et j’aime ce genre de challenge. J’aime qu’on me tire vers le haut ! Mais le jazz, c’est aussi tout un folklore : les boeufs nocturnes avec les copains jusqu’au petit matin, les clubs où on peut rencontrer simplement les stars du moment autour d’un bon vin… Il y a une chaleur, un partage, tout ça dans une stimulation musicale hors du commun. C’était important pour moi de garder cette ambiance chaude et feutrée qui me plaît tant.

Finalement tu t’inscris dans ce registre d’auteurs/compositeurs français comme les grands noms que tu reprends dans cet album : Barbara, Piaf, Trenet, Gainsbourg. N’est-ce pas une exception au vu de cette nouvelle génération d’artistes français, qui préfèrent la langue de Shakespeare à celle de Molière, sous l’influence de la culture musicale anglo-saxonne ?
Je ne vais pas vous cacher que j’ai évidemment, comme tous dans ma génération, un gros bagage de musique anglo-saxonne, et que par exemple, quand j’écris des morceaux de jazz, je le fais en anglais. Mais c’est aussi parce que le swing est plus efficace dans cette langue !
Mais je pense que la langue française est une mine d’or, et ses richesses sont incontestables. Ça la rend fascinante mais aussi très difficile à maîtriser et je pense que pour beaucoup, l’anglais est une langue plus facile parce que c’est une langue en kit avec des petits mots qui s’enchaînent pour exprimer une seule grande idée et ça marche tel quel. Le français, c’est diffèrent, il y a de multiples mots pour un seul concept, et c’est une langue finalement pas évidente à chanter ni à écrire. Mais elle est si belle ! C’est dommage qu’on ne voit pas plus d’artistes se retrousser les manches pour l’embrasser et la porter aux nue.

Dans The Voice, tu as choisi Zazie, et aux battles tu as été repêchée par Jenifer. Puis tu as été récupérée par Zazie lors de l’épreuve ultime, une situation inédite dans l’émission ! Qu’est-ce que tu retiens de cette aventure ? Des conseils de tes deux coachs peut-être ?
J’en retiens que je sais vachement mieux gérer mon trac que ce que je pensais HAHAHA ! La télé, c’est une grosse machinerie, et on peut vite se laisser broyer si on veut juste faire joujou avec. Alors que si on l’envisage comme un simple aspect de sa carrière, important au même titre que d’autres, mais pas comme une finalité en soi, on en ressort avec plein de belles émotions, et si on a un peu de chance, de belles perspectives professionnelles aussi. De The Voice, je retiendrai les rencontres, avec les coachs et les talents, et surtout avec mon public. Ça m’émeut encore rien qu’en vous en parlant.

Pour conclure : tu t’inspires des plus grands auteurs français, tu composes tes chansons, tu as une voix magnifique et malgré tout cela, tu n’arrives pas en finale de The Voice. Finalement le public de The Voice est plus proche de Beyoncé que de Barbara non ?
Je pense qu’il ne faut pas confondre le public de The Voice et les votants de The Voice. Il y a infiniment plus de téléspectateurs qui regardent l’émission que de gens qui votent, et beaucoup de gens regardent l’émission en y “faisant leur marché”, et suivent de manière très fidèle les artistes qui les ont touché, même s’ils ne gagnent pas. Ils sont plus intéressés par la découverte de talents que le jeu The Voice en lui même. Ça a été le cas pour moi ! Et j’ai des fans très fidèles qui me soutiennent depuis la première diffusion. Il faut dire que je suis arrivée non pas pour gagner (je n’ai jamais vraiment eu l’esprit de compète) mais pour vivre une nouvelle expérience professionnelle et à travers elle, rencontrer mon public, et je n’ai pas du tout été déçue. Maintenant, il me reste à rencontrer tout le public qui ne regarde pas The Voice et qui ne sait pas encore qui je suis !

L’interview remixée de Pivot :

1/ Si tu devais nous raconter un moment de ta vie en une chanson, tu choisirais ?
« I Will Survive » de Gloria Gaynor.

2/ Quelle est LA chanson que tu rêverais d’avoir écrit ?
Il y en a deux ex-aequo : « La mémoire et la mer », de Léo Ferré et « Quand tu m’aimes », de Charles Aznavour.

3/ Si comme Renaud tu avais un “bistrot préféré quelque part dans les cieux”, avec quels artistes voudrais tu boire un coup ?
La liste est longue ! Ella Fitzgerald, Aragon, Leo Ferré, Degas, Brassens, Trenet, Goya…

4/ Imagine que tu aie la possibilité de te réincarner dans la vie d’un artiste, lequel choisirais tu ?
Honnêtement ? Je ne voudrais aucune autre vie que la mienne. Je passe trop de temps à en suer pour me la faire belle que je peux pas l’abandonner comme ça !

On te laisse le mot de la fin :
Vous aussi, aimez les tous ! Aimer, ça fait tellement du bien… d’ailleurs, je vous aime tous ! 😉

Album Je Les Aime Tous - Mathilde