Madness - One Step Beyond

La Reprise (The Cover)

L’Original

“C’était vraiment difficile pour nous [au début]. Nous jouions un mélange de blue beat, de ska et de pop, à l’époque du punk et du disco. C’était trop lent pour les punks, pas assez groovy pour les discos. Lors d’un concert, notre batteur s’est même fait assommer par une Party Seven (canette de 7l. de bière)” – Propos de Suggs, chanteur de Madness – The Guardian – 2014

Bien qu’il soit sorti en 1979, One Step Beyond reste l’un des tubes emblématiques des années 80. A cette époque, le ska – musique jamaïcaine des sixties – faisait fureur en Angleterre, grâce à des groupes tels que The Specials ou The Selecter. Mais les petits gars de Madness se distinguent de leurs camarades : ils ne sont pas issus de la classe ouvrière, ne sont pas engagés politiquement et leur son est totalement “barré”, d’où le choix du nom Madness qui signifie “démence”.

“Un jour de répétition, [alors que nous cherchions un nouveau nom pour le groupe] notre guitariste Chris Foreman a lancé : ‘Et pourquoi pas Madness ? Nah. C’est de la merde.’ Mais nous pensions tous que c’était super. S’il n’avait pas parlé, nous aurions pu devenir un groupe sérieux.” – Propos de Mike Barson, pianiste de Madness – The Guardian – 2014

L’idée du nom vient du guitariste Chris Foreman, qui lui est inspirée d’un titre d’une chanson de Prince Buster, pionnier de la musique ska. Il faut dire que la bande adore cet artiste jamaïcain : en plus de Madness, ils vont lui consacrer un morceau baptisé The Prince et reprendront à leur sauce la chanson One Step Beyond.

“One Step Beyond était l’un des vieux disques de Prince Buster que nous avions l’habitude de jouer sur le jukebox du bar. Chas Smash, notre trompettiste, est venu avec l’intro: ‘Hey you, don’t watch that, watch this. This is the heavy, heavy monster sound …’ (Hé toi, ne regarde pas ça, regarde plutôt ça. C’est du son lourd, très lourd). Il a été inspiré par les intros un peu loufoques et légèrement absurdes que l’on retrouve parfois dans les disques jamaïcains, comme “I am the magnificent” [sans doute une référence à l’une des phrases du hit Double Barrel du duo jamaïcan Dave & Ansell Collins] – Propos de Suggs, chanteur de Madness – The Guardian – 2014

One Step Beyond remporte un grand succès en Europe, et va littéralement lancer la carrière du groupe. Mais il serait réducteur de cantonner Madness à de la musique ska, tout comme il serait absurde de ne voir en eux que des “pitres” du dimanche. Les anglais ont démontré tout au long de leurs disques qu’ils étaient tout simplement, l’un des plus grands groupes de pop depuis les Beatles.

Anecdote(s) de Papi Zic :

  • La pochette de l’album One Step Beyond est inspirée de celle de l’album “Handsome” du groupe “Kilburn and the High Roads”.

    “Nous étions trop nombreux et il était difficile de nous voir tous ensemble sur la pochette de l’album. Il a vraiment fallu nous coller. L’ancien groupe de Ian Dury, Kilburn and the High Roads, avait fait le ‘duck walk’ [célèbre pas de Chuck Berry] sur la pochette arrière de leur album. Nous avons donc fait la même chose, pour rigoler – et c’est devenu culte.” – Propos de Suggs, chanteur de Madness – The Guardian – 2014

  • Lee « Kix » Thompson jouait avec un saxophone “désaccordé” sur le titre One Step Beyond.
  • Juste avant l’enregistrement de One Step Beyond, Suggs s’était fait viré du groupe car les autres en avaient marre de ses absences répétées :

    “Je me suis fait virer de Madness juste avant d’enregistrer One Step Beyond. Nous avions l’habitude de répéter le samedi, et le groupe commençait à s’énerver que je parte un week-end sur deux. J’allais voir Chelsea ! Et un jour, j’ai vu une annonce dans Melody Maker disant : ‘Un groupe semi-professionnel du nord de Londres cherche un chanteur professionnel.’ Quand j’ai reconnu le numéro de téléphone, j’ai tout de suite su que j’avais été limogé. (…) Ils avaient pris un autre chanteur et je suis allé les voir jouer. Là, je me suis rendu compte à quel point j’avais été stupide. Et un jour, mon remplaçant les a quitté et vu que j’étais le seul à connaître les chansons du groupe, ils m’ont repris. Après cela, je suis devenu beaucoup plus investi”- Propos de Suggs, chanteur de Madness – The Guardian – 2014

  • Au départ, le groupe s’appelait “The North London Invaders”, mais vu que ce nom était déjà pris, ils ont dû en trouver un autre : Madness.
  • Prince Buster est considéré comme le « Roi du ska ». Il est l’un des tout premiers artistes jamaïquains à partir en tournée en Grande-Bretagne (1963) et à atteindre le Top 20 anglais avec son hit Al Capone.
  • La chanson Our House de Madness est utilisée comme générique de l’émission D&C0