Michel Polnareff - Polnareff's

Polnareff’s, le premier vrai album de l’Amiral.

On l’oublie assez souvent mais Polnareff a commencé par la musique classique, et décrochera même le premier prix du conservatoire à l’âge de douze ans. Et puis Michel se tournera vers la musique pop, sacrilège pour ses pairs, une évolution logique pour lui.

« Je suis français de culture et américain de musique »

Ce qui fascine le jeune Polnareff c’est la musique anglo-saxonne de l’époque (Bill Haley, Presley, les Shadows, Beattles, Stones). Un style pop-rock qu’il va amener dans le paysage musical français, à grand coups de tubes (La Poupée Qui Fait Non, Love Me, Please Love Me, Dans La Maison Vide…). Des productions françaises qui n’auront rien à envier aux anglaises et américaines, et qui vont très vite surclasser ses pairs.

« Je suis obligé de porter des lunettes noires si je ne veux pas confondre Cloclo et Johnny. Je suis très myope et j’essaye de donner à cette obligation de porter des lunettes un côté fantaisiste ».

[prive]L’Amiral évolue avec son temps : les 33 tours ont le vent en poupe en ce début des années 70 et le rock-progressif* pointe le bout de son nez. Polnareff va alors produire son oeuvre la plus ambitieuse, 11 titres maîtrisés de bout en bout.

Comme à son habitude, Polnareff va faire les choses en grand. Il décide d’enregistrer l’album à Londres, dans les studios d’Abbey Road. Il va s’entourer des plus grands (Herbie Flowers à la basse), va explorer tous les genres musicaux (Jazz, Rock, Pop) et va s’essayer aux nouvelles techniques musicales et instrumentales (synthés, quadriphonie, cuivres, …).
Les compilations de EP des années 60 ont laissé place à une oeuvre magistrale. Alors certes cet album ne comporte pas de tubes, mais Polnareff réussit ce qu’il était venu chercher : réaliser son chef d’oeuvre, tournant le dos à la vindicte commerciale.

« Pour moi il y a que la mélodie qui compte »

La chanson Qui A Tué Grand-Maman, est un vibrant hommage à Lucien Morisse (il se suicida le 11 septembre 1970), l’homme qui l’avait découvert et qui l’avait fait signer dans sa maison de disque.

Dans Nos Mots d’Amour, vous trouverez les prémices de ce que va être Lettre à France, que Michel sortira 6 années plus tard.

Clip vidéo Nos Mots d’AmourMichel Polnareff

La chanson Hey You Woman montre la folie de Polnareff qui livre ici une oeuvre psychédélique, se permettant même un chant parlé.

Clip vidéo Hey You WomanMichel Polnareff

On le dit mégalo, exubérant, provocateur, lui cherche désespérément un rival dans le paysage français pouvant stimuler sa créativité et assouvir sa soif de compétition. Trop en avance sur ses confrères, trop doué, trop isolé, il part alors se frotter avec les meilleurs aux Etats-Unis, et va devenir le premier Français à signer un contrat mondial avec une maison de disque américaine.

« Je préfère être un artiste méconnu dans une musique que j’aime, plutôt que d’être une vedette dans quelque chose que je n’aime plus. »

(*) Le rock progressif se caractérise par sa volonté de s’éloigner du format de la musique populaire pour privilégier les techniques instrumentales et musicales, utilisées dans les musiques classique et jazz.

Anecdote(s) de Papi Zic :

  • Michel Polnareff composa pour la bande originale du film La Folie Des Grandeurs.
  • Les fameuses lunettes blanches de Polnareff on été désignées par Pierre Micki.
  • Michel Polnareff aime à s’appeler l’Amiral, et ses fans les Moussaillons.
  • Michel Polnareff va traverser des périodes de dépression pendant les années 70.
  • En 1973, Michel Polnareff s’apercevoit que son homme de confiance Bernard Seneau, qui gère ses affaires personnelles, l’a escroqué et ruiné. S’en suivra une bataille avec le fisc français et un exil au Etats-Unis :

    « Je suis parti de France, pas du tout parce que je trichais avec mes impôts et que je ne voulais pas les payer, mais tout à coup parce que je ne pouvais pas les payer. Ça a pris quand même 18 ans à l’administration des impôts de déclarer que je n’étais pas responsable d’avoir été escroqué »

  • En 1972, pour promouvoir son concert à l’Olympia Polnarévolution, l’Amrial fit scandale en montrant ses fesse sur une affiche. Résultat, il sera condamné à une amende de 60 000 francs pour attentat à la pudeur.
  • Grâce à Polnarévolution, Michel Polnareff est devenu le premier artiste français à bénéficier du son 5.1.

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