Didi de Khaled

Sorti en 1992 sur l’album “Khaled”, Didi est un véritable tube planétaire qui se hisse en tête des hit-parades dans beaucoup de pays européens (France, Belgique, Espagne), au Brésil, en Asie et va même être utilisé dans un film de Bollywood. Dans le monde arabe, la chanson est un véritable hymne. La single va connaître un tel succès que l’album va se vendre comme du petit pain au point de devenir le disque en langue arabe le plus vendu de tous les temps. Avec ce titre, Khaled signe le premier grand succès du raï sur la scène internationale.

Clip vidéo Didi de Khaled

Autant vous dire que les droits d’auteur sur ce titre lui garantissent une rente mensuelle plus que confortable (Khaled est auteur-compositeur-interprète). Sauf qu’en 2015, le tribunal de grande instance de Paris reconnaît la paternité de Didi à un certain Cheb Rabah. Ce dernier accusait Khaled d’avoir plagié une de ses compositions. La ressemble entre les deux versions est plus que frappante, mais la question était de savoir lequel des deux artistes avait composé le morceau en premier. Rabah réussit à démontrer l’antériorité de son oeuvre grâce à un enregistrement sur cassette datant de 1988. Khaled est condamné à payer 200 000€ à titre de réparations et à restituer à Cheb Rabah les droits d’auteur perçus. La justice ordonne également à la Sacem de modifier les crédits de la chanson.

«La chanson Didi est connue dans le monde entier. Je l’ai portée avec toute ma force et ce n’est pas un inconnu qui va salir ma carrière. C’est comme si on accusait Bob Marley d’avoir plagié la musique reggae» – Propos de Khaled – El Watan

Oui mais voilà, le « Roi du Raï » ne compte pas en rester là et décide de faire appel. Et en 2016, la justice lui donne finalement raison, infirmant ainsi le jugement en première instance. Khaled a présenté à la cour, la cassette originale de Didi qu’il a retrouvée chez un producteur à Oran. Il a par ailleurs expliqué qu’il avait autorisé un chanteur du nom de Cheb Abdelhak à chanter son titre en 1982, avant même la version de 1987 de Cheb Rabah qu’il qualifie à son tour de plagiat.

Au final, Khaled est reconnu par la justice comme le vrai compositeur de Didi et Cheb Rabah est condamné à lui rembourser les frais d’avocat et les droits de la SACEM relatifs à Didi, qu’il a perçus grâce au premier jugement.

Anecdote(s) :

  • Cheb Rabah avait expliqué que jusqu’au début des années 2010, il était sans papier et craignait de porter l’affaire en justice de peur de se faire expulser.