Itsy Bitsy, Petit Bikini - Dalida

Sur une plage il y avait une belle fille
Qui avait peur d’aller prendre son bain
Elle craignait de quitter sa cabine
Elle tremblait de montrer au voisin
Un deux trois elle tremblait de montrer quoi ?
Son petit itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit bikini

Itsy Bitsy, Petit Bikini est une adaptation française du tube américain Itsy Bitsy Teeny Weeny Yellow Polkadot Bikini de Brian Hyland.

Sorti en 1960 aux Etats-unis, la chanson dont le sujet peut paraître aujourd’hui un peu “bébête”, était à l’époque sujet à controverse. Il faut bien comprendre que jusqu’ici, le bikini n’était pas très bien vu dans la société américaine. La pauvre Marilyn Monroe en avait d’ailleurs fait les frais en 1953, en s’affichant en bikini dans « Les hommes préfèrent les blondes ».
C’est pour cette raison que les auteurs ont choisi d’aborder le sujet sous la forme d’une chanson fantaisiste, et en prenant comme interprète un jeune adolescent de 16 ans, Brian Hyland, histoire de faire passer la pilule en douceur, et faire accepter une bonne fois pour toutes le bikini sur les plages.

En France, on était bien loin de cette controverse : Brigitte Bardot rendit le bikini populaire en 1956, dans le film « Et Dieu… créa la femme », et nous pauvres pécheurs, ne pouvions qu’approuver d’un simple “amen”.

Lucien Morisse, directeur musical d’Europe n°1, s’empressa d’adapter la chanson pour Dalida, jeune artiste qu’il avait découvert, et qui deviendra par la suite sa femme. Ce dernier n’hésitera pas à passer le disque de sa protégée plusieurs fois par jour sur les ondes d’Europe 1, ce qui est inconcevable de nos jours.
Autre fait d’armes de l’amoureux Lucien : n’ayant pas apprécié que Johnny Hallyday interprète lui aussi Itsy Bitsy, Petit Bikini quelques jours après la version de sa bien aimée, il cassa le disque du rockeur à l’antenne, en déclarant que « c’est la dernière fois que vous l’entendez ».

Vidéo Itsy Bitsy, Petit BikiniJohnny Hallyday

Mais au final, c’est bien la version de Dalida qui se classa n°1, alors que celle de Johnny se hissera en deuxième position. Quand à la version originale US, elle contribuera à faire évoluer les mentalités de la société américaine.

Anecdote(s) de Papi Zic :

  • En septembre 1960, Dalida fût la première à adapter en français la chanson Itsy Bitsy, Petit Bikini. Le mois suivant, ce fût au tour de Johnny, et en Novembre celui de Richard Anthony. Bref en l’espace de 3 mois, on a eu droit à 3 disques, de trois auteurs différents pour une même chanson. Qui dit mieux… https://www.youtube.com/watch?v=P28jvVMyZBE
  • Avant de venir s’installer en France, Dalida fût sacrée Miss Egypte dans son pays natal, en 1954.
  • En 1956, Dalida passa un concours de jeune talents à l’Olympia qui venait de rouvrir. Dans la salle se trouvait Lucien Morisse (directeur musical d’Europe n°1) et son ami Eddie Barclay (jeune producteur de disques). Ces derniers lancèrent la carrière de la belle grâce à la chanson Bambino, qui passait 10 fois par jour sur Europe 1.
  • Dalida racontait souvent que sa carrière s’est joué au “421”. En fait, le fameux soir où elle fût découverte par Eddie Barclay et Lucien Morisse, ces derniers se trouvaient quelques heures auparavant dans un bar. Le premier voulait continuer la soirée en allant au cinéma et le deuxième souhaitait passer à l’Olympia assister au concours de jeune talents. Ils ont donc joué au 421 pour se départager, et c’est Morisse qui gagna. La suite on la connaît…
  • A la suite de sa séparation d’avec Lucien Morisse, la presse et les gens du métier (Lucien compris) se retournèrent contre Dalida, qui la jugèrent ingrate envers celui qui avait lancé sa carrière, et qui était son mari. En 1961, alors qu’elle donnait une représentation à l’Olympia, en plus de se retrouver face à un public hostile, manipulé par les médias, elle reçut une couronne mortuaire portant la mention « A la chanson défunte, vive Edith Piaf ». Trois chansons suffirent pour que la belle retourne la situation à son avantage, et fasse un triomphe.
  • Dalida fût la première artiste à ouvrir son fan-club et la première à lancer le mouvement disco en France.