La chanson Aline de Christophe est-elle un plagiat ?

A l’été 1965 on pouvait entendre deux chansons sur les ondes : “Capri, c’est fini” d’Hervé Vilard sur RTL, tandis que sur Europe 1, c’était plutôt la chanson Aline d’un certain Christophe. A l’époque la presse se plaisait à opposer ces deux nouvelles têtes – le gentil et le voyou – fer de lance d’une toute nouvelle génération.

« Aline Natanovitch était une Polonaise pas dégueu… Elle s’occupait à l’époque du vestiaire de l’Orphéon club et la journée, elle était assistante dentaire boulevard du Montparnasse »
– Christophe sur l’identité d’Aline –

Christophe était un tout jeune gamin de 20 ans, qui arborait fièrement sa tignasse blonde. Sa chanson Aline est un de ses tout premiers singles, et qui va très vite connaître un immense succès avec plus d’un million d’exemplaires écoulés.

Et puis les choses vont se corser pour l’artiste. Henri Salvador, alors patron du label Rigolo, va lui intenter un procès pour plagiat, car il estimait que Christophe avait copié la chanson La Romance de Jacky Moulière, chanteur de son écurie.

Christophe perdra en première instance et l’addition s’avérera salée : blocage du 45 tours, recettes saisies, dédommagements financiers. Mais en 1970, le papa des “Mots Bleus” va gagner en appel.

“Et j’ai crié, crié, Aline, pour qu’elle revienne.
Et j’ai pleuré, pleuré, oh! j’avais trop de peine”

L’artiste ne démentira pas une certaine ressemblance entre les deux chansons (surtout le début), et chose plutôt rare, il va ressortir son single en 1979 à la demande de sa femme. Aline sortit “en état”, c’est-à-dire sans réarrangement, ni même remixé. Résultat le titre s’écoulera là encore à plus d’un million d’exemplaire.

Avec ces deux sorties, la chanson Aline s’est vendue au total à plus de 3 millions d’exemplaires.